En 2020, la France est entrée massivement dans l'ère de l'e-commerce. Pourtant, ce mouvement ne date pas d'aujourd'hui et il ne semble pas près de s'arrêter. En effet, la FEVAD estime que le volume de produits expédiés au niveau mondial sera multiplié par 4 entre 2015 et 2050.
Cette croissance massive incite les transporteurs à innover pour trouver des solutions créatives et répondre aux attentes des consommateurs aussi bien au niveau logistique qu'au niveau écologique. Découvrez les modes de livraison de demain !
1. La livraison sur-mesure
C'est un point auquel les consommateurs sont de plus en plus sensibles. Ils sont en effet de plus en plus nombreux à exiger une livraison personnalisée.
Cela peut prendre différentes formes. Par exemple :
- La livraison se fait sur rendez-vous, à une heure décidée par le client, et non plus dans une plage horaire.
- La livraison est quasi immédiate. Elle se fait dans l'heure en centre-ville et le jour même dans les zones les plus reculées.
- Enfin, le retour de produits se fait depuis son domicile ou depuis un magasin de proximité pour que le client n'ait pas à se déplacer.
2. La livraison écologique
Un nombre croissant de consommateurs se montre particulièrement sensible à la question environnementale et, d'après la FEVAD, 87 % sont en quête de solutions de livraison plus écologiques. Ils sont même prêts à attendre un peu plus longtemps !
Les vélos
Dans ce contexte, les coursiers à vélo ont la cote. Et pour cause, ce sont les seuls à ne produire ni CO2 ni particules fines. Même si l'on tient compte du cycle de vie global, le vélo reste beaucoup plus écologique que tout autre véhicule.
Sur le plan logistique, le vélo présente l'avantage d'être plus performant qu'un véhicule motorisé sur les courtes distances.
En effet, un cyclomessager est capable de traverser tout Paris en moins d'une demi-heure, là où un automobiliste passera une heure en moyenne. Cela s'explique par la diminution des nombres de voies pour voiture dans la capitale, mais aussi par les facilités offertes aux cyclistes par la municipalité (pistes cyclables, possibilités de passer certains feux rouges à droites, autorisation de prendre certaines voies à contresens et de se garer sur le trottoir). Sans compter qu'un cycliste peut continuer d'avancer, même en cas d'embouteillage ou de manifestation.
Par ailleurs, un coursier à vélo est capable de transporter des charges plus lourdes que ce que l'on peut imaginer. C'est le cas des coursiers à vélo cargo qui peuvent acheminer jusqu'à 50 kilos de marchandises. Quand on sait qu'une grande majorité des livraisons concerne des colis de moins de 3 kilos, on comprend vite qu'un coursier à vélo est la solution parfaite dans la plupart des situations.
Les seules limites du vélo, c'est qu'il n'est pas possible de transporter des palettes et que ce n'est pas une solution optimale pour les longues distances.
Les véhicules électriques
Pour les distances qu'un vélo ne peut pas parcourir, on peut envisager l'utilisation d'un véhicule propre comme la voiture électrique.
Dans la mesure où celle-ci n'émet aucune once de CO2 et ne produit pas de pollution liée au carburant, c'est une solution pratique pour toute livraison écologique sur moyenne distance.
Le hic, néanmoins, c'est que la voiture électrique a une autonomie trop limitée pour que les transporteurs puissent l'utiliser à la journée. Certes, les derniers modèles peuvent désormais parcourir jusqu'à 150 kilomètres sans recharge, mais c'est un peu trop juste pour assurer toutes les livraisons du jour. Et le temps pour recharger les batteries est encore trop long.
Un autre problème causé par la voiture électrique, c'est qu'elle n'est pas si écologique que ça. Les batteries nécessitent l'extraction de matériaux rares et le poids du véhicule fait qu'il émet plus de particules fines qu'une voiture diesel récente.
3. Les modes de livraison autonomes
On estime que, d'ici 2026, 80 % des livraisons seront effectuées par des véhicules autonomes ou semi-autonomes. Si l'horizon paraît proche, en revanche, il est certain qu'un nombre croissant d'acteurs travaillent sur la question, l'objectif étant à terme de pouvoir réduire les délais de livraison, desservir les régions les plus reculées, désengorger les centres-villes et réduire la masse salariale.
Les drones
Popularisé par Amazon qui travaille sur le sujet depuis 2013, le drone livreur séduit par sa capacité à prendre en charge la grande majorité des plis et colis ainsi que par sa rapidité d'exécution et sa couverture du territoire.
Pour le moment, néanmoins, ce projet ne s'est pas encore concrétisé, et cela, pour plusieurs raisons :
- Une livraison par drone reste très chère. En effet, la capacité de l'appareil étant limitée (pas plus de 3 kilos par drone), il n'est guère possible de regrouper les colis et, donc, de faire des économies d'échelle.
- Il y a aussi un enjeu réglementaire. La plupart des pays, et notamment la France, interdisent les drones totalement autonomes. Si le vol assisté est plus souvent autorisé, il est rarement autorisé en ville et, bien sûr, strictement prohibé à côté des aéroports.
Les robots
Les robots apparaissent de plus en plus comme une alternative au drone. À la différence de celui-ci, il s'agit d'appareils qui roulent sur le sol.
Ils présentent un certain nombre d'avantages par rapport aux drones :
- Ils peuvent transporter jusqu'à 18 kilos de chargement, ce qui est très intéressant d'un point de vue financier puisque le transporteur peut alors réaliser des groupages des colis.
- Ils peuvent circuler de jour comme de nuit.
En revanche, à l'inverse du drone, il s'agit uniquement d'une solution de livraison autonome du dernier kilomètre, qui ne peut pas être utilisée pour desservir des régions isolées.
Par ailleurs, il y a, comme pour le drone, des enjeux réglementaires puisque les autorités s'opposent encore à autoriser des robots-livreurs dans les centres-villes.
Les véhicules autonomes
Un autre mode de livraison du futur, c'est l'acheminement par véhicule autonome.
Ce sont plutôt les constructeurs automobiles qui, à l'instar de Ford, sont sur les rangs pour commercialiser le premier véhicule électrique autonome.
Pour les transporteurs professionnels, c'est une solution très intéressante, dans la mesure où un véhicule autonome a la même capacité de chargement qu'un véhicule motorisé, à savoir :
- 400 kilos maximum et moins de 120 x 100 x 100 cm pour un break 2m³ ;
- 800 kilos maximum et moins de 200 x 120 x 125 cm pour un fourgon 6m³ ;
- et 1 200 kilos maximum et moins de 300 x 125 x 170 cm pour un fourgon 14m³.
Bien sûr, il y a des questions logistiques à régler, et notamment le déchargement des véhicules une fois arrivés à destination ou encore la sécurité du transport. Pour ce dernier point, les législations au niveau national ne s'engagent pas encore dans cette direction.
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